Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Une fleur de Paris
Une fleur de Paris
Menu
Paris : Pont Notre-Dame

Paris : Pont Notre-Dame

Paris : Pont Notre-Dame

Le pont Notre-Dame est un pont situé à Paris et traversant le grand bras de la Seine, reliant le quai de Gesvres au quai de la Corse sur l'île de la Cité. Construit en 1853, lors des transformations haussmanniennes, il mesure 106 m de longueur pour une largeur de 20 m, ses cinq arches initiales ayant été réduites à trois en 1912, dont une arche centrale métallique de 60 m.

Il occupe l'emplacement de l'un des tout premiers ponts de la capitale : le Grand-Pont, remplacé par les planches de Milbray puis deux répliques du pont Notre-Dame, l'une en bois, l'autre en pierre.

Paris : Pont Notre-Dame

Ce site est desservi par les stations de métro Cité et Hôtel de Ville. Il est situé au niveau de l'Hôtel-Dieu et du marché aux fleurs et aux oiseaux, qu'il relie à la rive droite. Dans l'axe du pont, au sud de la rue de la Cité, le Petit-Pont relie l'île à la rive gauche.

C'est à son emplacement que se trouvait l'un des deux premiers ponts parisien qui permettait dès l'Antiquité à l'axe du cardo maximus de franchir la Seine sur son grand bras, dans le prolongement du Petit-Pont.

Paris : Pont Notre-Dame
Paris : Pont Notre-Dame

Le pont du Xe siècle

En 886, le siège de Paris et les attaques normandes le condamnent, et il est remplacé par un pont de planches jeté sur les anciennes piles de bois auxquelles sont fixés des moulins à grains : les Planches de Milbray, qui tiendront jusqu'aux inondations de 1406.

Le toponyme Milbray provient vraisemblablement de la contraction de emmi le brai, signifiant « au milieu du marais », pour indiquer que l'on retirait ces planches de bois jusqu'au milieu du fleuve dans sa partie marécageuse, afin de protéger l'accès à l'île de la Cité.

On a gravé sur une des arches ce distique de Sannazar, en l'honneur de l'architecte :  Jucundus geminum posuit tibi, Sequana, pontem ; Hunc tu jure potes dicere Pontificem.

On a gravé sur une des arches ce distique de Sannazar, en l'honneur de l'architecte : Jucundus geminum posuit tibi, Sequana, pontem ; Hunc tu jure potes dicere Pontificem.

Le pont de 1421

Le 30 mai 1413, Charles VI baptise le nouveau pont de Notre-Dame, un solide ouvrage de bois reliant l'île de la Cité à la rue Saint-Martin sur dix-sept rangées de piles et dont les travaux s'achèvent en 1421. La municipalité avait reçu l'autorisation de bâtir sur ce pont de 354 pieds de long par 90 de large : on construira jusqu'à soixante-cinq maisons réparties de chaque côté avec, à leur pied, de riches boutiques, dont plusieurs librairies et armureries qui faisaient la réputation du pont.

Plusieurs moulins sont aussi installés sur les piles. Les revenus que la Ville prélève sur les maisons ne sont cependant pas utilisés pour pourvoir à son entretien.

L'ouvrage, terminé en 1507, sera encore surplombé de demeures et de boutiques et deviendra vite un endroit commerçant très fréquenté et prestigieux : François Ier y fait son entrée triomphale dans Paris en 1515. Ces soixante et une habitations de six étages sont les premières dotées d'un numéro à Paris. On les a aussi ornées de grands termes d'hommes et de femmes et de portraits de rois et, aux quatre extrémités, on a placé des niches avec des statues royales.

L'ouvrage, terminé en 1507, sera encore surplombé de demeures et de boutiques et deviendra vite un endroit commerçant très fréquenté et prestigieux : François Ier y fait son entrée triomphale dans Paris en 1515. Ces soixante et une habitations de six étages sont les premières dotées d'un numéro à Paris. On les a aussi ornées de grands termes d'hommes et de femmes et de portraits de rois et, aux quatre extrémités, on a placé des niches avec des statues royales.

« Destruction des maisons sur le pont Notre-Dame en 1786 » - Hubert Robert

« Destruction des maisons sur le pont Notre-Dame en 1786 » - Hubert Robert

En 1659, le pont est remis en état et redécoré pour honorer l'arrivée à Paris de la fille du roi d'Espagne Philippe IV, Marie-Thérèse d'Autriche, qui devient alors reine de France et de Navarre en épousant Louis XIV, conformément au traité des Pyrénées. Les boutiques sont alors presque toutes occupées par des marchands d'art : Watteau en fait une représentation dans son tableau « L'Enseigne de Gersaint ». En 1763, par lettres patentes du roi, on doit détruire les habitations devenues insalubres qui le surmontent, ce qui ne sera finalement réalisé qu'en 1786. Dans le cadre de la déchristianisation, le pont sera renommé pont de la Raison durant la Révolution française.

Le pont de 1853

Le pont qui lui succède en 1853 sur les mêmes fondations est construit en maçonnerie d'après les projets de Lagalisserie et Darcel, dans la lignée des transformations haussmanniennes et à la suite de la décision d'abaisser le niveau de la rue Saint-Martin. Il n'a que cinq arches de 17 m à 19 m d'ouverture, son tablier est abaissé de 2,7 m et ses piles sont ornées de chaque côté d'une tête de bélier. À la suite de nombreux accidents fluviaux qui y ont lieu (pas moins de 35 entre 1891 et 1910), il se voit baptiser le pont du Diable.

Le pont de 1919, Début du XXe siècle

C'est donc pour faciliter le passage des bateaux et l'écoulement du fleuve qu'on remplace les trois arches du milieu par une arche métallique unique. C'est ce nouvel ouvrage, réalisé par Jean Résal, déjà concepteur du pont Mirabeau et du pont Alexandre-III, et l'entreprise Daydé & Pillé, inauguré en 1919 par Raymond Poincaré, président de la République, qui est encore en place de nos jours.